Icône

V hodigidria Sandrine AL’icône apparaît au début du christianisme.

Selon la tradition Saint Luc a peint la Sainte Vierge Marie de son vivant  avec son accord et l’aide divine, selon différentes  attitudes, qui seront la référence de toutes les icônes mariales : Vierge Hodigidria («qui montre le chemin»),
Vierge Eleousa («de tendresse», joue à joue) et
Vierge en trône présentant l’Enfant. La « Vierge du Signe » aurait été inspirée de l’orante des catacombes romaines.

Ste face SandrineL’origine des icônes christiques, vient du Saint Mandylion, linge où le Christ «a imprimé» ses traits en l’apposant sur son visage, icône dite «Acheiropoietos» («non faite de la main de l’homme») a servi de référence aux premières représentations.

 Comme dans évangile de St Jean  14.10 :
« Jésus dit: … celui qui m’a vu a vu le Père » ;
le  Concile de Nicée de 325 approuvera la représentation du fils incarné et favorisera l’expansion des icônes christiques.
Et en 431, le  Concile d’ Ephèse, proclame
La Vierge Marie,  «Théotokos » (« Mère de Dieu »).

St Jean Baptiste, Sandrine
L’icône cherche à montrer la réalité spirituelle de l’homme transfiguré,
la Transfiguration du divin dans une représentation humaine.
L’esprit du « représenté » y est donc présent.
Théologie  par et en  l’image.
Image sainte et sacrée, l’icône est vénérée par les orthodoxes pour qui elle est objet liturgique
lié au culte.

St Théodore SandrineLe berceau des icônes se situe à Byzance, ancienne cité grecque sous tutelle de Rome.
Elle deviendra en 330 Constantinople, capitale de l’Empire romain.
Le christianisme devient religion officielle et obligatoire en 380.
L’«empire byzantin» atteindra son apogée au VI° siècle,  mais
la crise iconoclaste du VIII° siècle  entraînera la destruction des icônes pendant 120 ans,
jusqu‘au 11 mars 843, restauration du culte des images.
Baptême du Christ, SandrineLa conversion des peuples slaves commence au IX° siècle (bulgares),
le prince de Kiev se fait baptisé en 989,
Kiev devient un patriarcat.
Le grand Schisme de 1054, divisera les catholiques des orthodoxes.
Le sac de Constantinople de 1204 par les croisés, affaiblira considérablement l’empire qui   succombera en 1453 aux assauts de l’empire ottoman. Constantinople devient Istanbul.  Les russes se considèrent alors comme les héritiers des byzantins, Moscou est la «troisième» Rome.

Resurrection, remontée des Limbes, S Aulagnon
En 1964, Paul VI et  Athénagoras lèveront l’excommunication mutuelle que s’était faite
les patriarches de Constantinople et de Rome (pape) lors du grand Schisme.
Le pape Jean-Paul II  travaillera à la  réconciliation avec les Églises orthodoxes,   «l’Église universelle «doit respirer avec ses deux poumons», le poumon occidental et le poumon oriental» et dans son encyclique œcuménique de 1995 «Ut Unum sint»,
(prière de Jésus-Christ, «Qu’ils soient Un, afin que le monde croit
),   il autorise la présence des icônes dans les églises catholiques.
Transfiguration du Christ, S Aulagnon« Peindre une icône c’est prendre la route.
Et bien souvent pour un long voyage.
En chemin il y a des délestages
Pour s’attacher à l’essentiel.
Garder toute son attention pour atteindre la précision du geste.
Respecter les étapes, sans précipitation.
S’établir dans la patience.
Et soigner les détails.
Approfondir son regard,
Entrer en sympathie avec celui ou celle qui peu à peu se dévoile.
Dialoguer avec Jésus, Marie, les saints et les prophètes.
Et accueillir leur message.
Après le travail artisan, entrer lentement dans la contemplation.
Merci Sandrine d’être pour vos élèves comme un passeur
Où chacun est pris par la main.
Et de les conduire ainsi sur le rivage de la beauté.
De célébrer le grand mystère de la Beauté
Qui est celui de Dieu. » Père Olivier Laurent, 9 mai 2016,
à l’occasion du vernissage de l’exposition d’icônes, chapelle Ste Rita, Toulon,  lors du Festival art et foi 2016.

Le mot icône vient du grec « iekôn, eikona » qui signifie « petite image« ,
d’où aussi l’utilisation du terme de nos jours pour l’informatique!

Elle est généralement peinte
(on dit plutôt « écrite* » dans le langage traditionnel)
sur un panneau de bois, avec la technique « a tempera ».
*La formulation: « écriture » d’icônes, généralement adoptée, vient, entre autres, de la traduction en français du terme grec « graphein ». Un développement intéressant sur ce sujet, sous la responsabilité de l’auteur, se trouve sous ce lien:   >>Ecrire ou ou peindre une icône??

On parle d‘iconographie pour cette discipline vouée à l’écriture d’icône. (en dehors de ce contexte le terme « iconographie » est plus large et signifie l’étude des images). Ici, c’est donc un art sacré
et dans la tradition, l’iconographe doit se préparer à « écrire son icône » dans le jeûne et la prière, car elle exprime une pensée théologique et exégétique.

L’important reste bien sûr de se « relier »,
(et la tradition propose les moyens précédents),
car l’icône « n’est pas faite de la main de l’homme »,
celle-ci n’est qu’un outil (en lien avec le divin) pour transcrire.

L’iconographie traditionnelle orientale utilise une pratique très stricte pour la réalisation et la lecture d’une icône. Elle est garantie par la conservation de canons esthétiques et de codifications (proportions, couleurs, gestes, inscriptions…).
Ainsi Le Christ et la Vierge sont représentés suivant les canons de l’Église qui n’ont pas changés depuis des siècles.
La technique picturale quant à elle, ne diffère pas des peintures « a tempera » occidentales.

La tradition voudrait que le bois de tilleul soit le meilleur pour recevoir l’écriture d’une icône car ses fibres sont tendres et bien homogènes.
Dans la pratique, les icônes étaient peintes sur le bois que l’iconographe trouvait dans sa région. Et même, actuellement, de nombreux peintres d’icônes contemporains utilisent le contreplaqué et le médium.

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